Danse et Prisunic

Tu  serres ton cartable contre toi, le cartable rempli de cahiers, avec la trousse, le chiffon pour l’ardoise, les restes du goûter, et le justaucorps et les chaussons de danse pour le cours au conservatoire. Le collant tu l’as déjà enfilé ce matin sous ton pantalon rouge. C’est plus pratique, mais ça gratte un peu. Pas chassé, plié, pas de bourrée. Tu marches dans la rue, sur le trottoir noir de monde.  Tu fends la foule, traverses la rue, tu te faufiles entre les voitures. De loin déjà tu l’aperçois, la vitrine, tu as rendez-vous avec elle tous les mardis soirs, le jour du Conservatoire, le jour de la visite au Prisunic. Maman ne sait pas que tu passes un peu de temps entre les rayons avant d’aller danser. Cinquième, dégagé, saut de chat. Tu musardes dans les rayons, tu observes les clientes,  tu aimes l’ambiance du magasin, le brouhaha, toutes ces couleurs. Il est cinq heures, il faut sortir. Troisième, battement, pas de biche. Tu cours dans la rue, la rue noire de monde jusqu’au porche du Conservatoire en serrant ton cartable contre toi.

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capture   Mas de Tesse

112 avenue de Lodève. L’entrée du Lycée. Nouveau parvis en construction.  Il cache en partie la longue barre construite dans les années 60, là où se trouvent les salles de cours. Dalle de béton blanche. Murs de la nouvelle entrée couleur miel. Le long portail et la grille de l’entrée qui laissaient apparaître la cour ont disparu.

fresque

A droite vestige du mur d’origine, fait de blocs de pierre rose. Des touffes d’herbe le long du mur. La fresque murale représentant des figures schématisées, hommes et femmes : je n’en ai aucun souvenir, pourtant trois années passées ici, et franchi de multiples fois ce portail.Deux voitures garées devant.

institut

Ensuite deux villas des années 50, construites à l’identique. Au rez de chaussée de la première Institut de beauté et Bureau d’assurance, autrefois une librairie papeterie où nous achetions nos ouvrages scolaires. Rue Cité du Mas de Tesse.

Le 106

Hôtel Beauséjour et le 106 toujours là, bar du lycée, mais relooké, plus chic, cave à vins. Dégradés de gris sur la façade. Je ne vois pas le baby foot qu’il y avait sur la terrasse. Tonneaux peints en blancs en guise de table et tabouret. Des motos, scooters garés tout le long du trottoir.

vival

Retour sur nos pas devant le lycée. On se retourne. Rails du tramway au centre de l’avenue,gazon vert. Plus le flot de voitures d’avant. En face : à droite de la clinique beausoleil, barre d’immeubles des années 60 couleur ocre, 8 étages, balcons tout le long de la façade. Même commerces : Banque, société générale, supérette entre deux entrées d’immeuble (mais l’enseigne a changé), la pâtisserie Scholler (ici le rideau est fermé, tags), l’agence immobilière, entrée d’immeuble, la pharmacie (la croix de l’enseigne, bleue et plus verte).

vue d'ensemble

Vue d’ensemble. Grandes barres, pavillons, le lycée en équerre.

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La foule des samedis soirs à l’hypermarché dans la zone commerciale près de chez moi. Le caddie est plein à craquer, devant moi trois caddies pleins à craquer, autant derrière moi. Je fatigue. Hâte de rentrer à la maison où il faudra tout ranger dans les placards. J’arrive enfin à hauteur de la caissière : tout déballer sur le tapis roulant, et tout remballer : la fin du calvaire … Je sors la carte bleue, j’enfile la carte dans le lecteur et là c’est le blanc : oublié le code.

Variation 1 :

La foule des samedis soirs à l’hypermarché dans la zone commerciale près de chez moi. Le caddie est plein à craquer, devant moi trois caddies pleins à craquer, autant derrière moi. Je fatigue. Hâte de rentrer à la maison où il faudra tout ranger dans les placards. J’arrive enfin à hauteur de la caissière, qui me gratifie d’un sourire béat : tout déballer sur le tapis roulant, et tout remballer : la fin du calvaire … Je sors la carte bleue, j’enfile la carte dans le lecteur et là c’est le blanc : oublié le code.

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Avant l’ordinateur, avant le téléphone portable, j’utilisais beaucoup le dictaphone. J’aimais bien emporter le dictaphone à cassette (un sony il me semble) partout avec moi, comme je le fais aujourd’hui avec mon téléphone portable. Des microcassettes, alors qu’aujourd’hui ce sont des cartes mémoires amovibles. A l’époque des études surtout : difficulté à rester toute une journée à ma table de travail, envie de sortir dehors et de marcher. Le dictaphone, compagnon de promenade à Lunaret, à Montmaur, sur la plage à Carnon, le tenir dans la main, objet rassurant, auquel confier les idées vagabondes. Pour conjurer l’angoisse de la page blanche, pour aider à achever les travaux universitaires. Besoin de dire à haute voix, de formuler. Enregistrer des bribes de phrases, des mots, les uns à la suite des autres, en vrac, comme ils viennent (comme je le fais aujourd’hui lorsque j’écris avec mon traitement de textes). Sans actionner la touche retour en arrière. Sans réécouter dans l’immédiat. Après, une fois rentrée, stylo en main, on écrit, à l’identique rarement, on recompose, on reformule, on développe. Bizarre d’entendre sa voix, mais cela permet la mise à distance des idées. La voix est un peu déformée, la bande magnétique usée, ça souffle, ça crachotte. Parfois je gardais les cassettes, inscrivait un titre sur la pochette (j’ai encore dans mes cartons des petites cassettes de  l’époque où je rédigeais ma thèse) : je n’ai plus aujourd’hui l’appareil qui va avec, capable de les lire (c’est pareil pour les videocassettes rassemblées dans deux gros cartons qui traînent dans mon bureau).

Aujourd’hui j’utilise moins le dictaphone, et même ces derniers temps presque plus. L’ordinateur, le traitement de textes ont introduit de nouveaux rituels d’écriture.

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Ecrire, travailler à plusieurs endroits de la maison, dans la cuisine, dans le salon, dans le bureau et même dans la chambre des enfants. Ecriture nomade. Selon l’humeur, là où le soleil donne. Et parfois changer de place plusieurs fois dans l’après-midi. Selon les périodes de l’année. De plus en plus de mal à écrire et travailler avec un stylo sur le papier. Préférer l’écran d’ordinateur, tablette. Travail le soir, très tard, parce qu’il y a le calme dans la maison, toute la famille dort. Je n’ai jamais pu travailler tôt le matin. L’après-midi c’est bien. Mais avec l’âge les habitudes changent un peu.  Le chant des oiseaux dans la maison ou dans le jardin : des inséparables, le tic tac de l’horloge dans la cuisine. Le mug de thé toujours rempli.

Sur la table de travail dans le bureau : un vieux pot à crayons recouvert d’un papier peau de léopard et plein de stylos dedans qui jamais ne fonctionnent. Des piles d’enveloppes ouvertes ou non : courrier en retard, courrier à classer.  Des dessins affichés au mur. Un dessin de Dubout sur Palavas-les-flots.  Et aussi : une peinture amateur « à la façon de Van Gogh » : un guitariste noir.  La pièce est petite, les murs couverts de livres, des livres de poches, les autres sont dans le salon. Sur les rayonnages devant les livres une multitude d’objets, un vrai bric à brac, vieilles photos, cartes postales, coquillages, souvenirs des voyages. Un grand tapis rouge ramené d’Egypte, il y a vingt ans, et qui accueille au fil des mois les chemises de cours, empilées. Grand rangement en juillet : en juin, impossible presque d’accéder au bureau et à l’ordinateur. L’ordinateur est posé sur un bureau d’angle, IKEA. Mais tout près, il y a le vieux bureau, allure massive, pieds sculptés, le bureau du grand-père brasseur à Marseille. Le vieux bureau couverts de papiers, prospectus, impossible de trouver une place pour poser l’ordinateur. Je ne sais pas classer, je ne sais pas ranger. La même pagaille aussi sur le bureau, celui qui est dans l’ordinateur.

Lire dans le grand fauteuil rouge du salon, moelleux, en cuir. L’hiver près du feu de cheminée. L’été dans le jardin, mais plus difficile de resté plongée dans la lecture, l’esprit vagabonde.  Lire à haute voix quand je suis seule, pour entendre résonner les mots. Lire aux enfants, le soir dans le lit : rituel de la lecture dans le lit, blottis les uns contre les autres, une page, quelques lignes chacun.

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